Les charges supplétives font partie des charges induites par l’activité d’une entreprise et qui sont incorporées aux coûts de manière indirecte. Elles font figure d’exception, en ce qu’elles ne figurent pas dans la comptabilité générale de la structure. Comment les prendre en considération ?
Typologie des charges supplétives
En comptabilité professionnelle française, on distingue deux catégories de charges supplétives :
– La rémunération de l’exploitant individuel. C’est le cas des entreprises au sein desquelles le travail de l’exploitant n’est pas inscrit dans les charges. En revanche, du point de vue du calcul de ses coûts de fonctionnement, cette charge existe au titre de la contrepartie de l’activité professionnelle de l’exploitant. Il s’agit alors d’une charge supplétive, même si elle concerne l’activité individuelle de l’exploitant ou des membres de sa famille (conjoint collaborateur par exemple). Attention, le montant déterminé est fictif, il s’agit du salaire que percevrait l’exploitant s’il était salarié de l’entreprise.
– La rémunération des capitaux propres. La comptabilité générale n’enregistre pas la rémunération des capitaux propres d’une structure. Il s’agit néanmoins dans la pratique d’une charge économique qui doit être considérée pour bien appréhender le coût de fonctionnement d’une entreprise. La rémunération des capitaux propres se subdivise en deux types :
- La rémunération des capitaux propres fonciers, qui consiste en des charges supplétives qui prennent en compte la valeur locative des terres dont l’entreprise est propriétaire.
- La rémunération des capitaux propres d’exploitation. Pour obtenir le montant de ces charges supplétives, il faut multiplier les capitaux propres d’exploitation (leur montant global) par un taux d’intérêt conventionnel indexé sur le taux moyen annuel d’une épargne classique.
Charges supplétives et charges incorporables
La comptabilité générale tient compte du calcul des coûts de fonctionnement d’une entreprise en supprimant les charges qui ne sont pas directement liées à son activité. On doit donc, pour calculer les coûts d’une structure, tenir compte des charges dites incorporables. Elles excluent de fait les charges exceptionnelles, celles sont le montant est associé et rendu nécessaire par des règles juridiques ou fiscales (il s’agit alors de charges de substitution) ou de charges qui seront bientôt abandonnées ou réparties sur l’ensemble des périodes de travail de référence.
La comptabilité générale ne laisse pas apparaître les charges supplétives pour des raisons fiscales et juridiques. En effet, il s’agit de charges irréelles et estimatives, la comptabilité générale se bornant à retracer les flux effectifs d’une structure.
Tenir compte des charges supplétives grâce à la comptabilité analytique
Par nature, les charges non-incorporables sont supprimées de la comptabilité générale : au sein des charges incorporables (charges d’exploitation par exemple), les experts-comptables doivent néanmoins incorporer les charges supplétives d’une entreprise pour parvenir à une vision réaliste de ses coûts de fonctionnement.
Ce sont les méthodes de la comptabilité analytique qui permettent l’incorporation des charges supplétives. Analyser ces éléments permet de mieux comprendre le rendement d’une entreprise, en observant le coût global de son processus de travail (ainsi que son taux de rendement). Par exemple, la comptabilité générale prend en compte les charges de production lorsqu’elles sont véritablement génératrices de dépense dans sa comptabilité (principe de l’entrée et de sa correspondance avec les sorties des flux).
Mais, par exemple, les charges de prospection d’une entreprise ne sont pas prises en compte, car elles sont considérées comme incorporées aux coûts de production. En faisant apparaître directement ces charges supplétives liées à la prospection, la comptabilité analytique permet de tirer des liens concrets offrant de précisément comprendre le taux de rendement d’une structure.
Plus généralement, l’analyse des charges supplétives permet :
– De faire une différence technique entre les activités de deux entreprises concurrentes.
– D’opter pour la juste forme juridique en établissant une différence chiffrée entre le salaire d’un dirigeant d’entreprise et celui du propriétaire d’une société individuelle.
Méthode de la comptabilité analytique pour déterminer les charges supplétives
Ainsi, la comptabilité analytique utilise les charges supplétives pour déterminer le coût global de fonctionnement d’une société. Pour y parvenir, la méthode consiste à déterminer le montant des charges dites « incorporées ». Elles comprennent : les charges incorporables (celles de la comptabilité classique : d’exploitation et financières), les charges retraitées (à cause d’une augmentation ou d’une diminution), les charges supplétives et les charges non-incorporables (exceptionnelles, participation des salariés ou encore impôts sur les bénéfices éventuels).
Pour réaliser cette estimation, la comptabilité analytique va en premier lieur écarter les charges non-incorporables pour se concentrer sur la catégorie « incorporable ». Le professionnel procédera ensuite à l’ajout des charges supplétives dans son calcul, ce qui lui permettra d’estimer le montant global des charges incorporées.
Pour prendre en considération les charges supplétives d’une entreprise, on crée alors un compte dédié qui permet de véritablement prendre en compte des pôles de dépense qui ne sont pas directement générateurs de consommation dans la comptabilité générale : la recherche et le développement, par exemple.
Comment apprendre à analyser les charges supplétives ?
Cette méthode de la comptabilité analytique s’apprend au titre d’études supérieures dans la filière comptable, de la finance et de l’audit comptable. Pour se spécialiser dans la comptabilité analytique, il faut choisir la voie de la gestion d’entreprise et de l’administration des sociétés. Il est également important que la formation suivie croise ces éléments d’apprentissage avec des modules de la comptabilité générale et de la finance d’entreprise.
Ces formations complètes sont proposées par les écoles spécialisées en gestion, finance, et expertise comptable. Ces établissements proposent des PGE spécialisés ou un accompagnement aux examens des diplômes de la filière comptable.
C’est le cas de l’ENGDE, qui offre à ses étudiants un contenu pédagogique de très haut niveau académique et technique. Forts de leur apprentissage en alternance, ils réussissent avec brio les tests et les examens et trouvent rapidement un emploi dans la filière de leur choix.
L’analyse des charges supplétives et le recours aux méthodes de la comptabilité analytique sont en plein essor. De très nombreuses entreprises fondent leurs stratégies d’action sur les retours des spécialistes capables de leur fournir un point de vue global sur les coûts de production et les potentialités de revient de leur structure.